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Capillaire

Les MicroARN pourraient faire repousser 90% des cheveux tombés, selon une nouvelle étude

Les chercheurs de l’Université d’Etat de Caroline du Nord ont identifié un MicroArn, soit une molécule qui régule l’expression génique, qui assurerait la régénération des cheveux. Ce MicroArn pourrait être utilisé dans le développement d’un futur traitement médicamenteux contre l’alopécie.

La repousse des cheveux dépend de la santé des cellules des papilles dermiques, qui régulent le cycle de pousse des follicules. Une récente étude indique que les follicules pileux ne disparaissent pas au moment de l’alopécie, mais qu’ils rétrécissent. Si les zones clairsemées étaient réapprovisonnées en cellules de papilles dermiques, les follicules pourraient peut-être retrouver leur force.

Une étude comparant l’efficacité des cellules de papilles dermiques et le Minoxidil

L’une des recherches consistait à cultiver des cellules de papilles dermiques seules, en 2D, et dans un environnement de sphéroïde en 3D. Un sphéroïde est une structure cellulaire à 3 dimensions qui recrée de façon efficace le micro-environnement naturel d’une cellule.

Sur le modèle de régénération cellulaire d’une souris, l’un des chercheurs a comparé la vitesse à laquelle les poils repoussaient sur les souris traitées avec les cellules de papilles dermiques cultivées en 2D, à celles cultivées en 3D avec dans un environnement composé de kératine, et au Minoxidil, un vasodilatateur qui traite la chute de cheveux. Réalisée sur 20 jours, l’étude montre que les souris traitées avec les cellules de papilles dermiques en 3D ont retrouvé 90% de leurs poils.

“Les cellules en 3D qui ont évolué dans un environnement de kératine sont celles qui ont réalisé la meilleure performance, les sphéroïdes reproduisant le micro-environnement des cheveux et la kératine agissant comme une ancre pour les retenir à l’endroit précis où elles sont nécessaires”, explique l’un des chercheurs. “Mais nous aimerions aussi savoir comment les cellules de papilles dermiques régulent le processus de pousse des follicules, c’est pourquoi nous avons prêté une attention particulière aux exosomes, plus spécifiquement aux MicroARN des exosomes appartenant à ce micro-environnement”. Les exosomes sont des petits sacs qui sécrètent des cellules qui jouent un rôle important dans la communication intra-cellulaire. Ces sacs contiennent des MicroARN.

Les MicroARN sont des petites molécules qui régulent l’expression génique. Les chercheurs ont mesuré les MicroARN dans les exosomes contenus à la fois dans les cellules de papilles dermiques en 2D et en 3D. Ils ont alors repéré le miR-218-5p, un MicroARN qui favorise le processus moléculaire responsable de la pousse des follicules. Ils ont conclu qu’augmenter le volume de ces MicroARN stimulait la pousse des cheveux, les follicules qui en manquent perdant leur vitalité.

Un traitement médicamenteux utilisant le MicroARN plutôt qu’une thérapie cellulaire

“Une thérapie cellulaire avec les cellules en 3D pourrait être un traitement efficace contre la calvitie, mais il faut cultiver, préserver et injecter ces cellules au niveau de la zone glabre”, ajoute le chercheur. “Quant aux MicroARN, ils peuvent être utilisés comme base moléculaire dans la création d’un traitement médicamenteux. On pourrait potentiellement créer une crème ou une lotion qui aurait un effet similaire, avec moins de contraintes. Les prochaines études se focaliseront sur l’utilisation unique de ce MicroARN pour favoriser la pousse capillaire.”

Cette recherche apparaît dans Science Advances, et a été financée par le National Institutes of Health et the American Heart Association.

Ces traitements prometteurs sont toujours de bonnes nouvelles mais le développement de ces produits à adapter sur l’homme nécessite des dizaines d’années de recherches supplémentaires et n’aboutiront peut-être pas. Aujourd’hui, le seul traitement efficace pour traiter la calvitie reste la greffe de cheveux.